Ma promenade interdite - Journal confinement 1 MOIS

Cela fait un mois que nous sommes confinés. L'autre jour IL a parlé pour nous annoncer que nous somme assignés à résidence pendant un mois supplémentaire. Normalement les écoles rouvriront le 11 mai. Enfin, j'espère. Les enfants, eux sont contents d'être confinés même si leurs amis leur manquent. Mes amis et la famille me manquent également. J'ai tenté l'apéro vidéo mais on entend rien. Je préfère le bon vieux téléphone. Et puis avant je n'avais pas compris que si on ne se met pas face à la fenêtre on a vraiment une sale tête. C'est futile mais j'ai des entretiens pour des boulots alors autant ne pas avoir une tête à faire peur. J'ai deux entretiens cette semaine, c'est vraiment sympa. Peut-être que je réussirai à trouver du travail avant la fin du confinement. Même si j'aimerais bien avoir quelques semaines seule à la maison sur mon canapé avant de retravailler.

J'ai enfin trouvé ce que je cherchais, une excuse valable pour sortir. Mes voisins âgés n'osent plus sortir et m'ont demandé de faire leurs courses. Un service vraiment que j'ai vraiment du plaisir à rendre. Si je me fais contrôler j'aurai une bonne excuse, encore mieux qu'un chien. Le seul problème c'est qu'ils voulaient du papier toilette triple épaisseur. Comme ils ne sont pas sortis depuis le début du confinement, ils ne savent pas que s'il reste un seul paquet de papier toilette, on peut s'estimer heureux et on le prend qu'elle que soit la couleur et le nombre d’épaisseurs. Personnellement je rêvais de papier parfumé à la vanille, c'est chimique je sais mais on peut bien s'accorder un petit plaisir pendant le confinement. Sur le chemin de la supérette je n’arrêtais pas de me répéter priorité au papier moelleux triple épaisseur, si cela peut faire leur bonheur. Je joue souvent à ce jeu là. Si je vois passer un train juste quand je suis sur un pont, cela veut dire que le confinement finira bientôt. En entrant je croisais les doigts, je n'osais pas regarder le rayon en face. Puis j'ai regardé et là miracle, il restait un paquet de papier toilette triple épaisseur, je l'ai attrapé, puis j'ai regardé s'il restait du papier parfumé mais rien, pas de vanille, je me suis contentée d'un blanc basique. Cela aurait pu être pire, si cela avait été du rose, c'est ce que j'aime le moins cela fait cucul et cela ne va absolument pas avec le papier de mes toilettes. Les voisins étaient ravis de leurs courses et moi aussi j'étais contente, tant qu'il s'agit d'acheter, je suis heureuse même si ce n'est pas pour moi.

Je suis allée chercher une commande de graines pour le potager. C'est essentiel à la survie, j'avais mon attestation en règle. Mais comme je n'avais pas mon GPS, j'y suis allée à l'instinct. J'ai quand même un peu tourné sur l’autoroute. J'ai pris la sortie et j'ai décidé de terminer à pied. Je savais que j'étais dans le bon quartier. Je retrouve toujours mon chemin d'habitude. Mais là j'ai vu un joli bois, totalement interdit de m'y promener car j'étais à 2,5 km de chez moi et pas à 1km, j'avais le droit de faire les courses à plus d'un km mais se promener est interdit à cette distance. J'ai pris la direction du joli bois, j'avais envie de croire que le magasin de graines était dans cette direction, c'était joli. Ce n'est pas ma faute si je me suis perdue, je ne l'ai pas fait exprès, je le jure. Je suis passée dans les tapis de jacinthes des bois. C'était beau, j'avais un peu peur de me faire contrôler. Je n'étais visiblement pas la seule, j'ai fini par retrouver mon chemin et j'ai ramené les graines. J'ai biens compris que rester chez soi sauve des vies mais je ne vois pas pourquoi on ne peut pas se promener en respectant les distances de sécurité. Au contraire, si nous étions autorisés à aller plus loin, nous ne serons pas tous agglutinés dans 1km. Je suis parfaitement d'accord qu'il ne faut pas se rassembler mais nous avons besoin de prendre l'air ailleurs qu'en ville.

J'étais presque arrivée à la maison quand j'ai vu une voiture de patrouille garée. Je passe ni vu ni connu. Mon attestation a plus d'une heure car je me suis perdue. Mais la patrouille démarre et commence à me suivre. Je stresse, j'hésite à accélérer mais ce serait suspect et il y a beaucoup de piétons qui courent dans tous les sens. Je n'ai pas envie d'en écraser un. Ils ne savent pas que c'est mauvais pour les poumons si on a le virus? Depuis que je sais cela je ne coure pas. A quoi bon si c'est mauvais pour la santé, j'ai une bonne excuse. Je préfère marcher. Visiblement la patrouille pense la même chose que moi, ils arrêtent un groupe de 6 "yoggeurs". Je file sans demander mon reste en me disant que cela coûte cher de "yogger" de nos jours. Ce n'est pas moi qui paierai 135€ aujourd'hui. Ouf!