Câlins durs et bras casse au ski

Nous avons réservé des vacances au ski mais je n'ai pas envie d'y aller. Je ne sais pas pourquoi, j'essaye de me raisonner mais il n'y a rien à faire, j'ai un pressentiment.

Mais nous partons quand même. Tout se passe relativement bien. Ma fille de 7 ans aime le ski mais sans plus. Elle n'est pas certaine d'avoir sa première étoile. J'espère qu'elle l'aura, j'aime les gagnants, je lui dis qu'elle a de la chance que quand j'étais petite je n'allais pas au ski, j'étais la seule à revenir après les vacances sans les marques de panda à cause du masque de ski. Puis un jour à 17 ans, je suis partie pour la première fois au ski, j'ai mis un masque, de l'activateur de bronzage et j'avais enfin les marques de panda autour des yeux. Mais ce n'était plus la mode, c'est plus tendance de skier avec des mini lunettes de mouche.

Le troisième jour, nous partons skier, la matinée est déjà bien avancée, à cause d'un enfant ayant oublié son gant, un autre qui râlait car sa chaussure de ski est trop dure. Nous arrivons enfant au télésiège. Et là c'est le drame, nous sommes assis, ma fille glisse de son siège, nous crions pour demander d'arrêter le télésiège, mais ils ne l'arrêtent pas, elle pend dans le vide, nous n'avons pas d'autre choix que de la laisser glisser, à 1 mètre du sol, elle ne se fera pas mal, quelques secondes plus tard, nous serons à plusieurs mètres au dessus du vide. Nous lui crions de nous attendre, nous descendons vite pour la chercher et skier avec elle. Un adulte est près d'elle et la surveille. Nous descendons, j'essaye d'aller vite mais la vitesse n'est pas mon truc et puis elle va bien, elle a juste eu un peu peur.

Mais quand j'arrive en bas, je vois qu'il y a beaucoup de monde autour d'elle et qu'il y a un secouriste, là je commence à avoir peur. Mais je n'en ai pas vraiment le temps. Le secouriste l’emmène chez le médecin, je m'attends à un tour en hélico, plutôt sympa on va en profiter, elle ne pleure pas donc ce n'est pas trop grave autant profiter de la situation. Mais pas besoin d'hélico, il suffit de marcher quelques mètres pour aller chez le médecin. C'est sans doute un bras légèrement foulé, elle pourra skier juste après. Ils l'emmènent en salle d'examen, j'ai à peine le temps d'enlever mes chaussures de ski, qu'ils sont déjà en train de la plâtrer. Et j'ai raté cela, tout ça parce que j'ai cru en la longue attente aux urgences. La pauvre, je pensais que ce n'était pas grave. Cela ne l'est pas c'est juste un bras cassé, mais elle a mal. Et c'est son bras gauche or elle est gauchère. Elle ne rentre plus dans sont pull, je suis obligée de lui prêter mon gilet. Elle n'aura pas sa première étoile, même si pour moi, elle l'a bien méritée.

La première nuit a été difficile, ses doigts avaient gonflé, elle pensais que sa main allait tomber. Elle a vite récupéré, elle courait de nouveau partout. Nous avons dessiné sur son plâtre, elle a appris à être ambidextre, dessine et écrit vraiment vraiment bien de sa seule main.

Elle me fait des câlins durs, je fais toc toc sur son bras. Ses amies prennent soin d'elle.

Et c'est déjà le moment d'enlever le plâtre, elle a vraiment peur de la scie circulaire qui lui découpe son plâtre. L'infirmière lui dit que cela ne fait que vibrer. Je ne lui dis pas que quand on m'a enlevé mon plâtre au bras, cette scie m'a un peu égratignée. J'avais mérité mon plâtre en tentant le vélo dans l'escalier.

Elle est impressionnée de revoir son bras, elle n'ose pas le bouger. Le médecin l'impressionne, elle qui est toujours bavarde ne dit pas un mot. Le médecin lui demande si elle a une langue. Elle tire doucement sa langue pour lui montrer qu'elle en a une. Quand nous sortons, elle me dit que quand même ce médecin est bizarre de croire qu'elle n'a pas de langue. Je ne peux pas m'empêcher de rire et lui explique que c'est une expression.

Il n'y aura plus de câlins durs, juste des câlins et c'est mieux les câlins pas durs sans plâtre.